V
Rigolette
… Si assuré que soit le bonheur dont on jouit, on serait quelquefois tenté de désirer des malheurs impossibles, pour compléter avec reconnaissance et vénération la noble grandeur de certains dévouements…
WOLFGANG, L’Esprit-Saint, livre II.
Rigolette, essuyant ses larmes et s’adressant à Germain, dont le front était appuyé sur la grille, lui dit avec un accent touchant, sérieux, presque solennel, qu’il ne lui connaissait pas encore :
– Écoutez-moi, Germain, je m’exprimerai peut-être mal, je ne parle pas aussi bien que vous ; mais ce que je vous dirai sera juste et sincère. D’abord vous avez tort de vous plaindre d’être isolé, abandonné…
– Oh ! ne pensez pas que j’oublie jamais ce que votre pitié pour moi vous inspire !…
– Tout à l’heure je ne vous ai pas interrompu quand vous avez parlé de pitié… mais puisque vous répétez ce mot… je dois vous dire que ce n’est pas du tout de la pitié que je ressens pour vous… Je vais vous expliquer cela de mon mieux.
« Quand nous étions voisins, je vous aimais comme un bon frère, comme un bon camarade, vous me rendiez de petits services, je vous en rendais d’autres ; vous me faisiez partager vos amusements du dimanche, je tâchais d’être bien gaie, bien gentille pour vous en remercier… nous étions quittes.
– Quittes ! Oh ! non… je…
– Laissez-moi parler à mon tour… Quand vous avez été forcé de quitter la maison que nous habitions… votre départ m’a fait plus de peine que celui de mes autres voisins.
– Il serait vrai !…
– Oui, parce qu’eux autres étaient des sans-soucis à qui, certainement, je vais manquer bien moins qu’à vous ; et puis ils ne s’étaient résignés à devenir mes camarades qu’après s’être fait cent fois répéter par moi qu’ils ne seraient jamais autre chose… Tandis que vous… vous avez tout de suite deviné ce que nous devions être l’un pour l’autre.
« Malgré ça, vous passiez auprès de moi tout le temps dont vous pouviez disposer… vous m’avez appris à écrire… vous m’avez donné de bons conseils, un peu sérieux, parce qu’ils étaient bons, enfin vous avez été le plus dévoué de mes voisins… et le seul qui ne m’ayez rien demandé… pour la peine… Ce n’est pas tout, en quittant la maison, vous m’avez donné une grande preuve de confiance… vous voir confier un secret si important à une petite fille comme moi, dame, ça m’a rendue fière… Aussi, quand je me suis séparée de vous, votre souvenir m’était toujours bien plus présent que celui de mes autres voisins… Ce que je vous dis là est vrai… vous le savez, je ne mens jamais…
– Il serait possible !… Vous auriez fait cette différence entre moi… et les autres ?…
– Certainement, je l’ai faite, sinon j’aurais eu un mauvais cœur… Oui, je me disais : « Il n’y a rien de meilleur que M. Germain ; seulement il est un peu sérieux… mais c’est égal, si j’avais une amie qui voulût se marier pour être bien, bien heureuse, certainement je lui conseillerais d’épouser M. Germain, car il serait le paradis d’une bonne petite ménagère. »
– Vous pensiez à moi !… pour une autre…, ne put s’empêcher de dire tristement Germain.
– C’est vrai ; j’aurais été ravie de vous voir faire un heureux mariage, puisque je vous aimais comme un bon camarade. Vous voyez, je suis franche, je vous dis tout.
– Et je vous en remercie du fond de l’âme ; c’est une consolation pour moi d’apprendre que parmi vos amis j’étais celui que vous préfériez.
– Voilà où en étaient les choses lorsque vos malheurs sont arrivés… C’est alors que j’ai reçu cette pauvre et bonne lettre où vous m’instruisiez de ce que vous appelez une faute… faute que je trouve, moi qui ne suis pas savante, une belle et bonne action ; c’est alors que vous m’avez demandé d’aller chez vous chercher ces papiers qui m’ont appris que vous m’aviez toujours aimée d’amour sans oser me le dire. Ces papiers où j’ai lu – et Rigolette ne put retenir ses larmes – que, songeant à mon avenir, qu’une maladie ou le manque d’ouvrage pouvaient rendre si pénible, vous me laissiez, si vous mouriez de mort violente, comme vous pouviez le craindre… vous me laissiez le peu que vous aviez acquis à force de travail et d’économie…
– Oui, car si de mon vivant vous vous étiez trouvée sans travail ou malade… c’est à moi, plutôt qu’à tout autre, que vous vous seriez adressée, n’est-ce pas ? J’y comptais bien, dites ! dites !… Je ne me suis pas trompé, n’est-ce pas ?
– Mais c’est tout simple, à qui auriez-vous voulu que je m’adresse ?
– Oh ! tenez, voilà de ces paroles qui font du bien, qui consolent de bien des chagrins !
– Moi, je ne peux pas vous exprimer ce que j’ai éprouvé en lisant… quel triste mot ! ce testament dont chaque ligne contenait un souvenir pour moi ou une pensée pour mon avenir ; et pourtant je ne devais connaître ces preuves de votre attachement que lorsque vous n’existeriez plus… Dame, que voulez-vous ! après une conduite si généreuse, on s’étonne que l’amour vienne tout d’un coup !… C’est pourtant bien naturel… n’est-ce pas, monsieur Germain ?
La jeune fille dit ces derniers mots avec une naïveté si touchante et si franche, en attachant ses grands yeux noirs sur ceux de Germain, que celui-ci ne comprit pas tout d’abord, tant il était loin de se croire aimé d’amour par Rigolette.
Pourtant ces paroles étaient si précises que leur écho retentit au fond de l’âme du prisonnier ; il rougit, pâlit tour à tour, et s’écria :
– Que dites-vous ! Je crains… Oh ! mon Dieu… je me trompe peut-être… je…
– Je dis que du moment où je vous ai vu si bon pour moi, et où je vous ai vu si malheureux, je vous ai aimé autrement qu’un camarade, et que si maintenant une de mes amies voulait se marier, dit Rigolette en souriant et rougissant, ce n’est plus vous que je lui conseillerais d’épouser, monsieur Germain.
– Vous m’aimez ! Vous m’aimez !
– Il faut bien que je vous le dise de moi-même, puisque vous ne me le demandez pas.
– Il serait possible !
– Ce n’est pourtant pas faute de vous avoir par deux fois mis sur la voie, pour vous le faire comprendre. Mais bon ! monsieur ne veut pas entendre à demi-mot, il me force à lui avouer ces choses-là. C’est mal peut-être, mais comme il n’y a que vous qui puissiez me gronder de mon effronterie, j’ai moins peur ; et puis, ajouta Rigolette d’un ton plus sérieux et avec une tendre émotion, tout à l’heure vous m’avez paru si accablé, si désespéré, que je n’y ai pas tenu ; j’ai eu l’amour-propre de croire que cet aveu, fait franchement et du fond du cœur, vous empêcherait d’être malheureux à l’avenir. Je me suis dit : « Jusqu’à présent, je n’ai pas eu de chance dans mes efforts pour le distraire ou pour le consoler ; mes friandises lui étaient l’appétit, ma gaieté le faisait pleurer ; cette fois du moins… » Ah ! mon Dieu ! qu’avez-vous ? s’écria Rigolette en voyant Germain cacher sa figure dans ses mains. Là ! voyez si ce n’est pas cruel ! s’écria-t-elle, quoi que je fasse, quoi que je dise… vous restez aussi malheureux ; c’est être par trop méchant et par trop égoïste aussi !… On dirait qu’il n’y a que vous qui souffriez de vos chagrins !…
– Hélas ! quel malheur est le mien ! ! ! s’écria Germain avec désespoir. Vous m’aimez, lorsque je ne suis plus digne de vous !
– Plus digne de moi ? Mais ça n’a pas de bon sens, ce que vous dites là ! C’est comme si je disais qu’autrefois je n’étais pas digne de votre amitié, parce que j’avais été en prison… car, après tout, moi aussi j’ai été prisonnière, en suis-je moins honnête fille ?
– Mais vous êtes allée en prison parce que vous étiez une pauvre enfant abandonnée, tandis que moi ! mon Dieu, quelle différence !
– Enfin, quant à la prison, nous n’avons rien à nous reprocher, toujours !… C’est plutôt moi qui suis une ambitieuse… car, dans mon état, je ne devrais penser qu’à me marier avec un ouvrier. Je suis un enfant trouvé… je ne possède rien que ma petite chambre et mon bon courage… pourtant je viens hardiment vous proposer de me prendre pour femme !
– Hélas ! autrefois ce sort eût été le rêve, le bonheur de ma vie ! Mais à cette heure, moi, sous le coup d’une accusation infamante, j’abuserais de votre admirable générosité, de votre pitié qui vous égare peut-être ! Non, non.
– Mais, mon Dieu ! Mon Dieu ! s’écria Rigolette avec une impatience douloureuse, je vous dis que ce n’est pas de la pitié que j’ai pour vous ! c’est de l’amour. Je ne songe qu’à vous ! Je ne dors plus, je ne mange plus ; votre triste et doux visage me suit partout. Est-ce de la pitié, cela ? Maintenant, quand vous me parlez, votre voix, votre regard me vont au cœur. Il y a mille choses en vous qui, à cette heure, me plaisent à la folie, et que je n’avais pas remarquées. J’aime votre figure, j’aime vos yeux, j’aime votre tournure, j’aime votre esprit, j’aime votre bon cœur, est-ce encore de la pitié, cela ? Pourquoi, après vous avoir aimé en ami, vous aimé-je en amant ? je n’en sais rien ! Pourquoi étais-je folle et gaie quand je vous aimais en ami, pourquoi suis-je tout absorbée depuis que je vous aime en amant ? je n’en sais rien ! Pourquoi ai-je attendu si tard pour vous trouver à la fois beau et bon, pour vous aimer à la fois des yeux et du cœur ? je n’en sais rien, ou plutôt, si, je le sais, c’est que j’ai découvert combien vous m’aimiez sans me l’avoir jamais dit, combien vous étiez généreux et dévoué. Alors l’amour m’a monté du cœur aux yeux, comme y monte une douce larme quand on est attendri.
– Vraiment, je crois rêver en vous entendant parler ainsi.
– Et moi, donc ! je n’aurais jamais cru pouvoir oser vous dire tout cela ; mais votre désespoir m’y a forcée ! Eh bien ! monsieur, maintenant que vous savez que je vous aime comme mon ami ! comme mon amant ! comme mon mari ! direz-vous encore que c’est de la pitié ?
Les généreux scrupules de Germain tombèrent un moment devant cet aveu si naïf et si vaillant. Une joie inespérée le ravit à ses douloureuses préoccupations.
– Vous m’aimez ! s’écria-t-il. Je vous crois : votre accent, votre regard, tout me le dit ! Je ne veux pas me demander comment j’ai mérité un pareil bonheur, je m’y abandonne aveuglément. Ma vie, ma vie entière, ne suffira pas à m’acquitter envers vous ! Ah ! j’ai bien souffert déjà ; mais ce moment efface tout !
– Enfin, vous voilà consolé. Oh ! j’étais bien sûre, moi, que j’y parviendrais ! s’écria Rigolette avec un élan de joie charmante.
– Et c’est au milieu des horreurs d’une prison, et c’est lorsque tout m’accable, qu’une telle félicité…
Germain ne put achever.
Cette pensée lui rappelait la réalité de sa position ; ses scrupules, un moment oubliés, revinrent plus cruels que jamais, et il reprit avec désespoir :
– Mais je suis prisonnier, mais je suis accusé de vol, mais je serai condamné, déshonoré peut-être ! et j’accepterais votre valeureux sacrifice, je profiterais de votre généreuse exaltation ! Oh non ! non ! je ne suis pas assez infâme pour cela !
– Que dites-vous ?
– Je puis être condamné… à des années de prison.
– Eh bien ! répondit Rigolette avec calme et fermeté, on verra que je suis une honnête fille, on ne nous refusera pas de nous marier dans la chapelle de la prison.
– Mais je puis être emprisonné loin de Paris.
– Une fois votre femme, je vous suivrai ; je m’établirai dans la ville où vous serez ; j’y trouverai de l’ouvrage, et je viendrai vous voir tous les jours !
– Mais je serai flétri aux yeux de tous.
– Vous m’aimez plus que tout, n’est-ce pas ?
– Pouvez-vous me le demander ?
– Alors que vous importe ? Loin d’être flétri à mes yeux, je vous regarderai, moi, comme le martyr de votre bon cœur.
– Mais le monde vous accusera, le monde condamnera, calomniera votre choix…
– Le monde ! c’est vous pour moi, et moi pour vous ; nous laisserons dire…
– Enfin, en sortant de prison, ma vie sera précaire, misérable ; repoussé de partout, peut-être ne trouverai-je pas d’emploi !… Et puis cela est horrible à penser, mais si cette corruption que je redoute allait malgré moi me gagner… quel avenir pour vous !
– Vous ne vous corromprez pas ; non, car maintenant vous savez que je vous aime, et cette pensée vous donnera la force de résister aux mauvais exemples… vous songerez qu’alors même que tous vous repousseraient en sortant de prison, votre femme vous accueillera avec amour et reconnaissance, bien certaine que vous serez resté honnête homme… Ce langage vous étonne, n’est-ce pas ? il m’étonne moi-même… Je ne sais pas où je vais chercher ce que je vous dis… c’est au fond de mon âme assurément… et cela doit vous convaincre… sinon, si vous dédaigniez une offre qui vous est faite de tout cœur… si vous ne vouliez pas de l’attachement d’une pauvre fille qui ne…
Germain interrompit Rigolette avec une ivresse passionnée.
– Eh bien ! j’accepte… j’accepte ; oui, je le sens, il est quelquefois lâche de refuser certains sacrifices, c’est reconnaître qu’on en est indigne… J’accepte, noble et courageuse fille.
– Bien vrai ? Bien vrai, cette fois ?…
– Je vous le jure… et puis, vous m’avez dit d’ailleurs quelque chose qui m’a frappé, qui m’a donné le courage qui me manquait.
– Quel bonheur ! Et qu’ai-je dit ?
– Que pour vous je devrai désormais rester honnête homme… Oui, dans cette pensée je trouverai la force de résister aux détestables influences qui m’entourent… Je braverai la contagion, et je saurai conserver digne de votre amour ce cœur qui vous appartient !
– Ah ! Germain, que je suis heureuse ! Si j’ai fait quelque chose pour vous, comme vous me récompensez ! ! !
– Et puis, voyez-vous, quoique vous excusiez ma faute, je n’oublierai pas sa gravité… Ma tâche à l’avenir sera double : expier le passé et mériter le bonheur que je vous dois… Pour cela, je ferai le bien… car, si pauvre que l’on soit, l’occasion ne manque jamais.
– Hélas ! mon Dieu ! c’est vrai, on trouve toujours plus malheureux que soi.
– À défaut d’argent…
– On donne des larmes, ce que je faisais pour ces pauvres Morel…
– Et c’est une sainte aumône : la charité de l’âme vaut bien celle qui donne du pain.
– Enfin vous acceptez… vous ne vous dédirez pas ?…
– Oh ! jamais, jamais, mon amie, ma femme ; oui, le courage me revient, il me semble sortir d’un songe, je ne doute plus de moi-même, je m’abusais, heureusement je m’abusais. Mon cœur ne battrait pas comme il bat, s’il avait perdu de sa noble énergie.
– Oh ! Germain, que vous êtes beau en parlant ainsi ! Combien vous me rassurez, non pour moi, mais pour vous-même ! Ainsi, vous me le promettez, n’est-ce pas, maintenant que vous avez mon amour pour vous défendre, vous ne craindrez plus de parler à ces méchants hommes, afin de ne pas exciter leur colère contre vous ?
– Rassurez-vous. En me voyant triste et accablé, ils m’accuseraient sans doute d’être en proie à mes remords ; et en me voyant fier et joyeux, ils croiront que leur cynisme m’a gagné.
– C’est vrai ; ils ne vous soupçonneront plus, et je serai tranquille. Ainsi, pas d’imprudence… maintenant vous m’appartenez… je suis votre petite femme ?
À ce moment le gardien fit un mouvement : il s’éveillait.
– Vite ! dit tout bas Rigolette avec un sourire plein de grâce et de pudique tendresse. Vite, mon mari, donnez-moi un beau baiser sur le front, à travers la grille… ce seront nos fiançailles.
Et la jeune fille, rougissant, appuya son front sur le treillis de fer.
Germain, profondément ému, effleura de ses lèvres, à travers le grillage, ce front pur et blanc.
Une larme du prisonnier y roula comme une perle humide.
Touchant baptême de cet amour chaste, mélancolique et charmant !
– Oh ! oh ! déjà trois heures ! dit le gardien en se levant, et les visiteurs doivent être partis à deux. Allons, ma chère demoiselle, ajouta-t-il en s’adressant à la grisette, c’est dommage, mais il faut partir.
– Oh ! merci, merci, monsieur, de nous avoir ainsi laissés causer seuls. J’ai donné bon courage à Germain ; il prendra sur lui pour n’avoir plus l’air si chagrin, et il n’aura plus rien à craindre de ses méchants compagnons. N’est-ce pas, mon ami ?
– Soyez tranquille, dit Germain en souriant, je serai à l’avenir le plus gai de la prison.
– À la bonne heure, alors ils ne feront plus attention à vous, dit le gardien.
– Voilà une cravate que j’ai apportée à Germain, monsieur, reprit Rigolette ; faut-il la déposer au greffe ?
– C’est l’usage ; mais, après tout, pendant que je suis en dehors du règlement, une petite chose de plus ou de moins… Allons, faites la journée complète, donnez-lui votre cadeau vous-même.
Et le gardien ouvrit la porte du couloir.
– Ce brave homme a raison, la journée sera complète, dit Germain en recevant la cravate des mains de Rigolette qu’il serra tendrement. Adieu, et à bientôt. Maintenant je n’ai plus peur de vous demander de venir me voir le plus tôt possible.
– Ni moi de vous le promettre. Adieu, bon Germain.
– Adieu, ma bonne petite amie.
– Et servez-vous bien de ma cravate, craignez d’avoir froid, il fait si humide !
– Quelle jolie cravate ! Quand je pense que vous l’avez faite pour moi ! Oh ! je ne la quitterai pas, dit Germain en la portant à ses lèvres.
– Ah çà ! maintenant vous allez avoir de l’appétit, j’espère ? Voulez-vous que je vous fasse mon petit régal ?
– Certainement, et cette fois j’y ferai honneur.
– Soyez tranquille alors, monsieur le gourmand, vous m’en direz des nouvelles. Allons, encore adieu. Merci, monsieur le gardien, aujourd’hui je m’en vais bien heureuse et bien rassurée. Adieu, Germain.
– Adieu, ma petite femme… à bientôt !…
– À toujours !…
Quelques minutes après, Rigolette, ayant bravement repris ses socques et son parapluie, sortait de la prison plus allègrement qu’elle n’y était entrée.
Pendant l’entretien de Germain et de la grisette, d’autres scènes s’étaient passées dans une des cours de la prison, où nous conduirons le lecteur.