Les Mystères de Paris

| E.7 - La profession

 

 

 

VII

La profession


RODOLPHE À CLÉMENCE
 
Gerolstein, 12 janvier 1842[1]
 
En me rassurant complètement aujourd’hui sur la santé de votre père, mon amie, vous me faites espérer que vous pourrez, avant la fin de cette semaine, le ramener ici. Je l’avais prévenu que dans la résidence de Rosenfeld, située au milieu des forêts, il serait exposé, malgré toutes les précautions possibles, à l’âpre rigueur de nos froids ; malheureusement sa passion pour la chasse a rendu nos conseils inutiles. Je vous en conjure, Clémence, dès que votre père pourra supporter le mouvement de la voiture, partez aussitôt ; quittez ce pays sauvage et cette sauvage demeure, seulement habitable pour ces vieux Germains au corps de fer dont la race a disparu.
 
Je tremble qu’à votre tour vous ne tombiez malade ; les fatigues de ce voyage précipité, les inquiétudes auxquelles vous avez été en proie jusqu’à votre arrivée auprès de votre père, toutes ces causes ont dû réagir cruellement sur vous. Que n’ai-je pu vous accompagner !…
 
Clémence, je vous en supplie, pas d’imprudence ; je sais combien vous êtes vaillante et dévouée… je sais de quels soins empressés vous allez entourer votre père ; mais il serait aussi désespéré que moi si votre santé s’altérait pendant ce voyage. Je déplore doublement la maladie du comte, car elle vous éloigne de moi dans un moment où j’aurais puisé bien des consolations dans votre tendresse…
 
La cérémonie de la profession de notre pauvre enfant est toujours fixée à demain… à demain 13 janvier, époque fatale… C’est le TREIZE JANVIER que j’ai tiré l’épée contre mon père…
 
Ah ! mon amie… je m’étais cru pardonné trop tôt… L’enivrant espoir de passer ma vie auprès de vous et de ma fille m’avait fait oublier que ce n’était pas moi, mais elle, qui avait été punie jusqu’à présent, et que mon châtiment était encore à venir.
 
Et il est venu… lorsqu’il y a six mois l’infortunée nous a dévoilé la double torture de son cœur : sa honte incurable du passé… jointe à son malheureux amour pour Henri…
 
Ces deux amers et brûlants ressentiments exaltés l’un par l’autre, devaient, par une logique fatale, amener son inébranlable résolution de prendre le voile. Vous le savez, mon amie, en combattant ce dessein de toutes les forces de notre adoration pour elle, nous ne pouvions nous dissimuler que sa digne et courageuse conduite eût été la nôtre. Que répondre à ces mots terribles : « J’aime trop le prince Henri pour lui donner une main touchée par les bandits de la Cité » ?
 
Elle a dû se sacrifier à ses nobles scrupules, au souvenir ineffaçable de sa honte ! Elle l’a fait vaillamment… Elle a renoncé aux splendeurs du monde, elle est descendue des marches d’un trône pour s’agenouiller, vêtue de bure, sur la dalle d’une église ; elle a croisé ses mains sur sa poitrine, courbé sa tête angélique… ses beaux cheveux blonds que j’aimais tant, et que je conserve comme un trésor, sont tombés tranchés par le fer…
 
Ô mon amie, vous savez notre émotion déchirante à ce moment lugubre et solennel ; cette émotion est, à cette heure, aussi poignante que par le passé… En vous écrivant ces mots, je pleure comme un enfant.
 
 
Je l’ai vue ce matin ; quoiqu’elle m’ait paru moins pâle que d’habitude, et qu’elle prétende ne pas souffrir… sa santé m’inquiète, mortellement. Hélas ! lorsque, sous le voile et le bandeau qui entourent son noble front, je vois ses traits amaigris qui ont la froide blancheur du marbre, et qui font paraître ses grands yeux bleus plus grands encore, je ne puis m’empêcher de songer au doux et pur éclat dont brillait sa beauté lors de notre mariage. Jamais, n’est-ce pas ? nous ne l’avions vue plus charmante… notre bonheur semblait rayonner sur son délicieux visage.
 
Comme je vous le disais, je l’ai vue ce matin ; elle n’est pas prévenue que la princesse Juliane se démet volontairement en sa faveur de sa dignité abbatiale : demain donc, jour de sa profession, notre enfant sera élue abbesse, puisqu’il y a unanimité parmi les demoiselles nobles de la communauté pour lui conférer cette dignité[2].
 
Depuis le commencement de son noviciat, il n’y a qu’une voix sur sa piété, sur sa charité, sur sa religieuse exactitude à remplir toutes les règles de son ordre, dont elle exagère malheureusement les austérités… Elle a exercé dans ce couvent l’influence qu’elle exerce partout, sans y prétendre et en l’ignorant, ce qui en augmente la puissance…
 
Son entretien de ce matin m’a confirmé ce dont je me doutais ; elle n’a pas trouvé dans la solitude du cloître et dans la pratique sévère de la vie monastique le repos et l’oubli… elle se félicite pourtant de sa résolution, qu’elle considère comme l’accomplissement d’un devoir impérieux ; mais elle souffre toujours, car elle n’est pas née pour ces contemplations mystiques, au milieu desquelles certaines personnes, oubliant toutes les affections, tous les souvenirs terrestres, se perdent en ravissements ascétiques.
 
Non, Fleur-de-Marie croit, elle prie, elle se soumet à la rigoureuse et dure observance de son ordre ; elle prodigue les consolations les plus évangéliques, les soins les plus humbles aux pauvres femmes malades qui sont traitées dans l’hospice de l’abbaye. Elle a refusé jusqu’à l’aide d’une sœur converse pour le modeste ménage de cette triste cellule froide et nue où nous avons remarqué avec un si douloureux étonnement, vous vous le rappelez, mon amie, les branches desséchées de son petit rosier, suspendues au-dessous de son christ. Elle est enfin l’exemple chéri, le modèle vénéré de la communauté… Mais elle me l’a avoué ce matin, en se reprochant cette faiblesse avec amertume, elle n’est pas tellement absorbée par la pratique et par les austérités de la vie religieuse, que le passé ne lui apparaisse sans cesse non-seulement tel qu’il a été… mais tel qu’il aurait pu être.
 
– Je m’en accuse, mon père, me disait-elle avec cette calme et douce résignation que vous lui connaissez, je m’en accuse, mais je ne puis m’empêcher de songer souvent, que, si Dieu avait voulu m’épargner la dégradation qui a flétri à jamais mon avenir, j’aurais pu vivre toujours auprès de vous, aimée de l’époux de votre choix. Malgré moi, ma vie se partage entre ces douloureux regrets et les effroyables souvenirs de la Cité. En vain je prie Dieu de me délivrer de ces obsessions, de remplir uniquement mon cœur de son pieux amour, de ses saintes espérances, de me prendre enfin tout entière, puisque je veux me donner tout entière à lui… il n’exauce pas mes vœux… sans doute parce que mes préoccupations terrestres me rendent indigne d’entrer en communication avec lui.
 
– Mais alors, m’écriai-je, saisi d’une folle lueur d’espérance, il en est temps encore, aujourd’hui ton noviciat finit, mais c’est seulement demain qu’aura lieu ta profession solennelle ; tu es encore libre, renonce à cette vie si rude et si austère qui ne t’offre pas les consolations que tu attendais ; souffrir pour souffrir, viens souffrir dans nos bras, notre tendresse adoucira tes chagrins.
 
Secouant tristement la tête, elle me répondit avec cette inflexible justesse de raisonnement qui nous a si souvent frappés :
 
– Sans doute, mon bon père, la solitude est bien triste pour moi… pour moi déjà si habituée à vos tendresses de chaque instant. Sans doute je suis poursuivie par d’amers regrets, de navrants souvenirs ; mais au moins j’ai la conscience d’accomplir un devoir… mais je comprends, mais je sais que partout ailleurs qu’ici je serais déplacée ; je me retrouverais dans cette condition si cruellement fausse… dont j’ai déjà tant souffert… et pour moi… et pour vous… car j’ai ma fierté aussi. Votre fille sera ce qu’elle doit être… fera ce qu’elle doit faire, subira ce qu’elle doit subir… Demain tous sauraient de quelle fange vous m’avez tirée… qu’en me voyant repentante au pied de la croix on me pardonnerait peut-être le passé en faveur de mon humilité présente… Et il n’en serait pas ainsi, n’est-ce pas ? mon bon père, si l’on me voyait, comme il y a quelques mois, briller au milieu des splendeurs de votre cour. D’ailleurs, satisfaire aux justes et sévères exigences du monde, c’est me satisfaire moi-même ; aussi je remercie et je bénis Dieu de toute la puissance de mon âme, en songeant que lui seul pouvait offrir à votre fille un asile et une position dignes d’elle et de vous… une position enfin qui ne formât pas un affligeant contraste avec ma dégradation première… et pût mériter le seul respect qui me soit dû… celui que l’on accorde au repentir et à l’humilité sincères.
 
Hélas ! Clémence… que répondre à cela ?…
 
Fatalité ! Fatalité ! Car cette malheureuse enfant est douée, si cela peut se dire, d’une inexorable logique en tout ce qui touche les délicatesses du cœur et de l’honneur. Avec un esprit et une âme pareils, il ne faut pas songer à pallier, à tourner les positions fausses ; il faut en subir les implacables conséquences…
 
Je l’ai quittée, comme toujours, le cœur brisé.
 
Sans fonder le moindre espoir sur cette entrevue, qui sera la dernière avant sa profession, je m’étais dit : « Aujourd’hui encore elle peut renoncer au cloître. » Mais vous le voyez, mon amie, sa volonté est irrévocable, et je dois, hélas ! en convenir avec elle et répéter ses paroles : « Dieu seul pouvait lui offrir un asile et une position dignes d’elle et de moi. »
 
Encore une fois, sa résolution est admirablement convenable et logique au point de vue de la société où nous vivons… Avec l’exquise susceptibilité de Fleur-de-Marie, il n’y a pas pour elle d’autre condition possible. Mais, je vous l’ai dit bien souvent, mon amie, si des devoirs sacrés, plus sacrés encore que ceux de la famille, ne me retenaient pas au milieu de ce peuple qui m’aime et dont je suis un peu la providence, je serais allé avec vous, ma fille, Henri et Murph, vivre heureux et obscur dans quelque retraite ignorée. Alors, loin des lois impérieuses d’une société impuissante à guérir les maux qu’elle a faits, nous aurions bien forcé cette malheureuse enfant au bonheur et à l’oubli… tandis qu’ici, au milieu de cet éclat, de ce cérémonial, si restreint qu’il fût, c’était impossible… Mais encore une fois… fatalité ! fatalité ! je ne puis abdiquer mon pouvoir sans compromettre le bonheur de ce peuple, qui compte sur moi… Braves et dignes gens ! qu’ils ignorent toujours ce que leur fidélité me coûte !…
 
Adieu, tendrement adieu, ma bien-aimée Clémence. Il m’est presque consolant de vous voir aussi affligée que moi du sort de mon enfant, car ainsi je puis dire notre chagrin, et il n’y a pas d’égoïsme dans ma souffrance.
 
Quelquefois je me demande avec effroi ce que je serais devenu sans vous au milieu de circonstances si douloureuses… Souvent aussi ces pensées m’apitoient encore davantage sur le sort de Fleur-de-Marie… Car vous me restez, vous… Et à elle, que lui reste-t-il ?
 
Adieu encore, et tristement adieu, noble amie, bon ange des jours mauvais. Revenez bientôt ; cette absence vous pèse autant qu’à moi…
 
À vous ma vie et mon amour !… âme et cœur, à vous !
 
R.
 
Je vous envoie cette lettre par un courrier ; à moins de changement imprévu, je vous en expédierai une autre demain, sitôt après la triste cérémonie. Mille vœux et espoirs à votre père pour son prompt rétablissement. J’oubliais de vous donner des nouvelles du pauvre Henri. Son état s’améliore et ne donne plus de si graves inquiétudes. Son excellent père, malade lui-même, a retrouvé des forces pour le soigner, pour le veiller ; miracle d’amour paternel qui ne nous étonne pas, nous autres.
 
Ainsi donc, amie, à demain… demain, jour sinistre et néfaste pour moi !
 
À vous encore, à vous toujours.
 
R.
 
Abbaye de Sainte-Hermangilde,
quatre heures du matin.
 
Rassurez-vous, Clémence, rassurez-vous, quoique l’heure à laquelle je vous écris cette lettre et le lieu d’où elle est datée doivent vous effrayer…
 
Grâce à Dieu, le danger est passé ; mais la crise a été terrible…
 
Hier, après vous avoir écrit, agité par je ne sais quel funeste pressentiment, me rappelant la pâleur, l’air souffrant de ma fille, l’état de faiblesse où elle languit depuis quelque temps, songeant enfin qu’elle devait passer en prières, dans une immense et glaciale église, presque toute cette nuit qui précède sa profession, j’ai envoyé Murph et David à l’abbaye demander à la princesse Juliane de leur permettre de rester jusqu’à demain dans la maison extérieure qu’Henri habitait ordinairement. Ainsi ma fille pouvait avoir de prompts secours et moi de ses nouvelles si, comme je le craignais, les forces lui manquaient pour accomplir cette rigoureuse… je ne veux pas dire cruelle… obligation de rester une nuit de janvier en prières par un froid excessif. J’avais aussi écrit à Fleur-de-Marie que, tout en respectant l’exercice de ses devoirs religieux, je la suppliais de songer à sa santé et de faire sa veillée de prières dans sa cellule et non dans l’église. Voici ce qu’elle m’a répondu :
 
« Mon bon père, je vous remercie du plus profond de mon cœur de cette nouvelle et tendre preuve de votre intérêt. N’ayez aucune inquiétude ; je me crois en état d’accomplir mon devoir. Votre fille, mon bon père, ne peut témoigner ni crainte ni faiblesse. La règle est telle, je dois m’y conformer. En résultât-il quelques souffrances physiques, c’est avec joie que je les offrirais à Dieu. Vous m’approuverez, je l’espère, vous qui avez toujours pratiqué le renoncement et le devoir avec tant de courage. Adieu, mon bon père, je ne vous dirai pas que je vais prier pour vous. En priant Dieu, je vous prie toujours, car il m’est impossible de ne pas vous confondre avec la divinité que j’implore. Vous avez été pour moi sur la terre ce que Dieu, si je le mérite, sera pour moi dans le ciel.
 
« Daignez bénir ce soir votre fille par la pensée, mon bon père… Elle sera demain l’épouse du Seigneur.
 
« Elle vous baise la main avec un pieux respect.
 
« Sœur AMÉLIE »
 
Cette lettre, que je ne pus lire sans fondre en larmes, me rassura pourtant quelque peu ; je devais, moi aussi, accomplir une veillée sinistre.
 
La nuit venue, j’allai m’enfermer dans le pavillon que j’ai fait construire non loin du monument élevé au souvenir de mon père, en expiation de cette nuit fatale…
 
Vers une heure du matin, j’entendis la voix de Murph ; je frissonnai d’épouvante. Il arrivait en toute hâte du couvent.
 
Que vous dirai-je, mon amie ? Ainsi que je l’avais prévu, la malheureuse enfant, malgré son courage et sa volonté, n’a pas eu la force d’accomplir entièrement cette pratique barbare, dont il avait été impossible à la princesse Juliane de la dispenser, la règle étant formelle à ce sujet.
 
À huit heures du soir, Fleur-de-Marie s’est agenouillée sur la pierre de cette église. Jusqu’à plus de minuit elle a prié. Mais, à cette heure, succombant à sa faiblesse, à cet horrible froid, à son émotion, car elle a longuement et silencieusement pleuré, elle s’est évanouie. Deux religieuses, qui, par ordre de la princesse Juliane, avaient partagé sa veillée, vinrent la relever et la transportèrent dans sa cellule.
 
David fut à l’instant prévenu. Murph monta en voiture, accourut me chercher. Je volai au couvent ; je fus reçu par la princesse Juliane. Elle me dit que David craignait que ma vue ne fît une trop vive impression sur ma fille ; que son évanouissement, dont elle était revenue, ne présentait rien de très-alarmant, ayant été causé seulement par une grande faiblesse.
 
D’abord une horrible pensée me vint. Je crus qu’on voulait me cacher quelque grand malheur, ou du moins me préparer à l’apprendre ; mais la supérieure me dit : « Je vous l’affirme, monseigneur, la princesse Amélie est hors de danger ; un léger cordial que le docteur David lui a fait prendre a ranimé ses forces. »
 
Je ne pouvais douter de ce que m’affirmait l’abbesse ; je la crus, et j’attendis des nouvelles de ma fille avec une douloureuse impatience.
 
Au bout d’un quart d’heure d’angoisses, David revint. Grâce à Dieu, elle allait mieux, et elle avait voulu continuer sa veillée de prières dans l’église, en consentant seulement à s’agenouiller sur un coussin. Et, comme je me révoltais et m’indignais de ce que la supérieure et lui eussent accédé à son désir, ajoutant que je m’y opposais formellement, il me répondit qu’il eût été dangereux de contrarier la volonté de ma fille dans un moment où elle était sous l’influence d’une vive émotion nerveuse, et que d’ailleurs il était convenu avec la princesse Juliane que la pauvre enfant quitterait l’église à l’heure des matines pour prendre un peu de repos et se préparer à la cérémonie.
 
– Elle est donc maintenant à l’église ? lui dis-je.
 
– Oui, monseigneur ; mais avant une demi-heure elle l’aura quittée.
 
Je me fis aussitôt conduire à notre tribune du nord, d’où l’on domine tout le chœur.
 
Là, au milieu des ténèbres de cette vaste église, seulement éclairée par la pâle clarté de la lampe du sanctuaire, je la vis, près de la grille, agenouillée, les mains jointes, et priant encore avec ferveur.
 
Moi aussi je m’agenouillai en pensant à mon enfant.
 
Trois heures sonnèrent ; deux sœurs assises dans les stalles, qui ne l’avaient pas quittée des yeux, vinrent lui parler bas. Au bout de quelques moments elle se signa, se releva et traversa le chœur d’un pas assez ferme ; et pourtant, mon amie, lorsqu’elle passa sous la lampe, son visage me parut aussi blanc que le long voile qui flottait autour d’elle.
 
Je sortis aussitôt de la tribune, voulant d’abord aller la rejoindre ; mais je craignis qu’une nouvelle émotion l’empêchât de goûter quelques moments de repos. J’envoyai David savoir comment elle se trouvait : il revint me dire qu’elle se sentait mieux et qu’elle allait tâcher de dormir un peu.
 
Je reste à l’abbaye pour la cérémonie qui aura lieu ce matin.
 
Je pense maintenant, mon amie, qu’il est inutile de vous envoyer cette lettre incomplète. Je la terminerai demain, en vous racontant les événements de cette triste journée.
 
À bientôt donc, mon amie. Je suis brisé de douleur, plaignez-moi.
 


[1] Environ six mois se sont passés depuis que Fleur-de-Marie est entrée comme novice au couvent de Sainte-Hermangilde.
[2] Dans quelques circonstances, on élevait une religieuse à la dignité d’abbesse le jour même de sa profession. Voir la Vie de très-haute et très-religieuse princesse Mme Charlotte-Flandrine de Nassau, très-digne abbesse du royal monastère de Sainte-Croix, qui fut élue abbesse à dix-neuf ans.